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Calcutta, témoignage d’une ado

Aude (17 ans) est marseillaise, le Père Thierry a marié ses parents, Annick et Bernard ses grands-parents sont paroissiens à Venelles, ils nous ont fait parvenir son témoignage, écrit au retour d’un voyage humanitaire en Inde.


Voici que ce voyage humanitaire apostolique à Calcutta s’achève.

Il serait faux de dire que ce voyage n’est qu’une simple “expérience” dans ma vie, car jusqu’à la fin de mes jours je devrais vivre et revivre cette mission pour laquelle j’ai été envoyée.

Aude à CalcuttaLes moments que j’ai vécu là-bas ont été à la fois les plus beaux et certains des plus difficiles que j’ai eu à vivre en 17 ans d’existence. L’Inde n’est pas un pays facile, c’est un monde dans le monde. L’odeur, la circulation, le bruit, le regard et l’attitude des gens, la pollution, la chaleur, l’humidité… Tout cela est difficile mais malgré tout certainement pas impossible à supporter. J’imagine que notre corps s’y habitue au bout de 3 semaines même si nous avons toujours encore un peu de mal.

CalcuttaIl y aurait sûrement une phrase qui résumerait mon voyage ici : il en faut peu pour être heureux. Oui, c’est vrai, à Calcutta, comme dans beaucoup d’autres villes pauvres dans le monde, cette phrase prends du sens. Lorsque nous voyons des gens dans les rues, qui dorment et vivent par terre, avec leurs enfants souvent jeunes parfois des nourrissons et que ces gens lorsqu’ils nous voient, sourit et nous saluent… Nous en sommes tous ébahis. J’aurais pu rester des heures assise devant un sourire des enfants des rues. Ce sourire trahit la souffrance endurée, et rayonne les joies vécues. Ce sourire est l’espérance de ces enfants, il est leur consolation. Que Dieu prenne en pitié nos âmes de vieillard car ce sont ces enfants notre véritable exemple. Sainte Thérèse de l’enfant Jésus disait “Heureux petits enfants avec quelle tendresse le roi des Cieux vous bénit autrefois et combla de caresses vos fronts joyeux. C’est vous que le Seigneur me donna pour modèle, saints innocents, je veux être ici bas votre image fidèle, petits enfants.”

J’ai pu découvrir ici l’œuvre de Mère Thérésa, et de voir tout ce qu’elle a fait me remplit d’admiration. Une admiration que j’espère garder toute ma vie pour cette sainte qui a tout quitté afin de vivre Jésus dans les plus pauvres.

La joie qui rayonne dans les centres qu’elle a fondé est unique et merveilleuse. Je n’ai eu l’occasion (et quelle occasion) de travailler que dans le centre de Shanti Dan où se trouvent des adolescentes et adultes touchées par différents handicaps, et des femmes ayant beaucoup souffert.

Durant 3 semaines, j’ai donné le peu que j’avais à ces filles qui m’ont, elles, encore plus donné. L’affection et la tendresse qu’elles nous portent son inégalables. Elles respirent, pour la plupart, la joie de vivre et lorsque leurs handicaps ne leur empêchent pas, elles l’expriment à travers des gestes et parfois des paroles, souvent incompréhensibles puisque nous ne parlons pas l’indien, mais dans un regard se cachent les mots qu’on ne sait dire. En un regard peut se donner l’amour, en un regard peut se donner la compassion, en un regard peut se donner la joie.

Étant volontaire la bas j’ai pu découvrir la pauvreté et la simplicité des centres pour handicapés. Sachez que nous ne sommes jamais seuls en tant que volontaires, les sœurs de Mère Thérésa sont présentes et les “machi” aussi. Les machi sont des femmes qui durant toute la journée s’occupent des filles et en prennent soin. Nous les aidons à faire la lessive, à étendre le linge, à distraire les filles, à leur donner à manger et à les coucher. Ces femmes qui sont, je pense, l’équivalence des éducatrices spécialisées en France ont fait l’admiration de tous. Elles et les filles du centre nous appellent “auntie” ce qui signifie “petite tante” et “travailleuse”. Elles savent que nous sommes là pour servir et nous sollicitent dès qu’elles en ont besoin. Cela n’a pas été tous les jours faciles, car nous sommes vite fatiguées par le rythme soutenu et parfois démotivées par les filles qui ne sont pas toujours réceptives et obéissantes… Ce sont des filles après tout !

Ces 3 semaines à servir plus particulièrement auprès de 7 filles autistes ont été une expérience unique et enrichissante. Des liens se sont tissés et la déchirure est grande lorsque nous devons quitter ces âmes d’enfants que nous avons tant servis et tant aimés car oui, nous avons aimé ces filles d’un amour vrai et d’un amour pur. C’est le Christ que nous avons aidé à chaque fois que nous avons aidé l’une d’entre elles, même à prendre sa cuillère et manger. Et c’est le Christ que nous avons aimé à chaque fois que nous avons posé un geste d’amour envers l’une d’entre elles.

N’oublions pas que pendant 3 semaines nous n’avons pas été utiles, mais indispensables, car chacun d’entre nous a eu sa place ici, à Calcutta, en Inde.

Je porte en moi un trésor unique que seules les personnes ayant vécu ce voyage peuvent comprendre.

Alors merci. Merci à nos accompagnateurs qui nous ont permis de réaliser ce voyage. Merci au groupe pour sa fidélité. Merci à toutes ces filles qui nous ont tant appris et tant donné, merci à toutes les inconnues des rues et les volontaires du monde entier que nous avons rencontrés et qui nous ont apportés et parfois portés. Merci à toutes les machi et les sœurs de Mère Thérésa qui nous ont fait confiance et qui nous ont aidés à toujours plus donner. Et merci à Mère Thérésa d’avoir fondé tout cela et de nous avoir permis de nous donner et de tellement plus recevoir durant 3 semaines.

2 comments to Calcutta, témoignage d’une ado

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